Anton Karas est un compositeur autrichien, né le 1er juillet 1906 à Vienne, en Autriche.
Dès son enfance, il se découvre une passion pour la musique et désire en faire sa profession. Issu d’une famille modeste, il lui est difficile de vivre son rêve et il s’initie au métier de son père, confectionneur d’outils de construction.
En parallèle, Anton Karas réussit quand même à apprendre à jouer d’un instrument, à l’instar de ses quatre frères et sœurs. C’est sur la cithare qu’il jette son dévolu, en en trouvant une dans le grenier de sa grand-mère.
Tout en suivant le long apprentissage du métier de fabricant d’outils, Anton Karas suit des cours particuliers à l’Université de Musique et des Arts de la scène de Vienne. En 1924, il est embauché dans une usine de voitures. À peine une année plus tard, il est renvoyé. Il décide alors de renouer avec ses premières amours, la musique. Afin de subvenir à ses besoins, il se produit dans des heuriger, sortes de bars à vin traditionnels autrichiens. En 1928, il achève ses études de musique et se marie deux ans plus tard. En 1939, il est appelé à rejoindre la brigade de défense antiaérienne de la Wehrmacht. Il y restera jusqu’en 1945, mais sans jamais se séparer de sa cithare.
En 1949, Anton Karas est choisi par le réalisateur anglais Carol Reed pour composer le thème musical du film Le Troisième Homme. Hébergé par Reed à Londres, il travaille à un rythme fou de quatorze heures par jour pendant une douzaine de semaines. Jusque-là, il ne sait jouer que de la cithare et n’a aucune expérience de composition ou d’écriture de musique. Pourtant, au bout de quatre mois de travail acharné, il arrive à composer l’un des airs de films les plus connus et fait exploser les ventes partout dans le monde. La musique du film occupe la première place des ventes de disques américaines d’avril à juillet 1950.
Anton Karas se trouve alors confronté à une notoriété et une richesse brusques. Lors de grandes tournées, il parcourt les quatre coins du monde, en passant par Londres où il joue pour la famille royale, la Suède pour la Princesse Juliana des Pays-Bas, et joue même pour le pape Pie XII.
Mais le cœur du compositeur bat au rythme des cloches viennoises et le mal du pays le gagne peu à peu. De retour à Vienne, il se rend compte que le film qui l’a révélé n’a qu’un succès mitigé dans son pays. Et pour cause, Le Troisième Homme dévoile une Autriche affaiblie et humiliée par sa défaite à la guerre. L’œuvre d’Anton Karas réussit toutefois à gagner le cœur de ses compatriotes. À son arrivée, il est même accueilli par le chancelier Leopold Figl, figure incontournable de l’Autriche de l’après-guerre.
En 1954, il ouvre son propre heuriger à Vienne, qui devient très vite une destination prisée des stars hollywoodiennes comme Orson Welles et Gina Lollobrigida. En 1962, il repart dans des tournées mondiales et va même au Japon, où il joue pour l’empereur Hirohito. Il ira également à Montréal et à Las Vegas.
Cependant, il n’est pas à l’aise avec tout ce glamour qui l’entoure. Après une ultime tournée en 1972, il se retire définitivement de la scène mondiale et opte pour une vie plus tranquille aux côtés de sa femme.
Anton Karas s’éteint le 9 janvier 1985 à Vienne.
Article publié par Première
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