Les rois du rock indé venus de Glasgow vous embarquent à la Fête de l’Humanité pour une ascension rock qui tutoie désormais le disco. Sensations fortes garanties !
Internationalement reconnu, depuis 2004, avec la sortie de l’album éponyme Franz Ferdinand qui remporte le Mercury Music Prize, son public n’a cessé de croître, garantissant le succès des cinq albums qui ont suivi. L’année 2016 marque un tournant et l’ouverture d’une nouvelle décennie pour Franz Ferdinand. Après le départ de l’un de ses fondateurs, le guitariste et coauteur de chansons, Nick McCarthy, le groupe s’est construit une nouvelle identité, marquée par l’arrivée de nouveaux visages.
Un album « naturaliste et futuriste »
Alex Kapranos, chanteur du groupe depuis son origine, a décidément du flair. Il est allé dénicher, sur les conseils de ses anciens compagnons de Chemikal Underground, un talent de Glasgow, le multi-instrumentiste et producteur Julian Corrie. Plus connu sous le nom de Miaoux Miaoux, cet Anglais de treize ans son cadet apporte un air frais au groupe. Il fait sonner sur ses claviers des mélodies électroniques, proches du disco, voire du funk. Une nouvelle entrée remarquée aussi pour combler le départ de Nick McCarthy, celle du guitariste Dino Bardot, ancien membre du trio indie-rock 1990s qui est à la hauteur des riffs renommés de son mentor. Alex Kapranos, pour propulser le groupe, a fait appel au producteur Philippe Zdar, pionnier de la house made in France et moitié de Cassius.
Ensemble, ils signent l’album Always Ascending écrit en autarcie dans la campagne écossaise et mixé en France. Sorti le 4 février 2018, le groupe le définit comme « naturaliste et futuriste ». Naturaliste car enregistré en live. Futuriste car génération 2018, totalement dans l’air du temps. Ce sont des bêtes de scène qui offrent à leur public des instants scéniques de bravoure et hyperdansants, comparables à ceux du mythique groupe The Who.
L’évolution est bien là, excitante, énergique et prometteuse
Le titre de l’album, Always Ascending – toujours en évolution – porte bien son nom. L’évolution est bien là, excitante, énergique et prometteuse. Si les albums de la première décennie se caractérisent par une musique essentiellement rock, rythmée par Bob Hardy à la basse, Paul Thomson à la batterie et les riffs de Nick McCarthy, désormais, Franz Ferdinand flirte avec la dance music et la house pour le plaisir de son public qui découvrira dans cet album une mine de tubes dansants. Franz Ferdinand n’est pas pour autant tombé dans le piège de la musique mainstream. Les mélodies sont jouées par des instrumentistes de génie et elles sonnent comme des ascensions délirantes, hypnotiques, parfois même psychédéliques. Elles entraînent les corps à suivre sa cadence. Alex Kapranos, lui, s’affirme avec un nouveau style. Pour cet album, il est allé chercher des inspirations du côté d’Iggy Pop, posant sa voix davantage dans les graves. Les textes, eux, gardent toute leur profondeur politique. Demagogue se moque ouvertement d’un Donald Trump qui en prend pour son grade. Huck & Jim dénonce le démantèlement des couvertures de santé américaine et anglaise, quand, avec Lois Lane, Franz Ferdinand chante un personnage pour qui « le journalisme peut changer le monde ». Ils ne pouvaient pas mieux dire au parc de La Courneuve.