À l’Opéra Bastille, l’œuvre de Jules Massenet rend raison de sa folie dans une mise en scène entre fantasmes et réalité.
Don Quichotte est seul dans un salon sobrement meublé mais élégant. Assis sur un fauteuil, il froisse des feuilles de papier, gribouille de nouveau fébrilement. On devine sans trop de peine qu’il tente d’écrire à la Dulcinée de ses rêves, peut-être même de lui écrire un poème… Et puis, on voit sortir du canapé, vide jusqu’alors, un personnage ricanant, puis un autre d’un placard, de la bibliothèque, encore un ou plutôt une d’on ne sait trop où.
Ils forment autour du héros une sorte de ronde moqueuse, presque agressive, en tout cas humiliante. Voici donc installée l’ambiguïté de la mise en scène intelligente du Vénitien Damiano Michieletto, dont on avait déjà vu à Paris Samson et Dalila, Don Pasquale et un excellent Barbier de Séville. Don Quichotte est-il totalement dans sa folie, ou bien son aventure a-t-elle une part de réalité ? Ce choix amène à de magnifiques mouvements de foules moqueuses, à des entrées