Le coffret "Lady In Satin – The Centennial Edition" témoigne, notamment à travers l’hymne antiraciste Strange Fruit, de la profonde humanité autant que du génie de la chanteuse disparue en 1959.
Le splendide coffret Lady In Satin – The Centennial Edition célèbre les cent ans de la naissance de l’incomparable chanteuse, décédée tragiquement à 44 ans, en 1959. Née en avril 1915 à Philadelphie, Billie Holiday a influencé nombre de courants musicaux et d’artistes. En parallèle du coffret, se distinguent deux hommages discographiques différents et complémentaires.
La vocaliste Cassandra Wilson nous emporte, avec Coming Forth By Day (sorti le 6 avril), au cœur d’une nonchalance ténébreuse, troublante, en résonance avec le destin de notre héroïne. Quant au chanteur Jose James, il dédie une ode plus lumineuse à sa « mère musicale » dans l’irrésistible Yesterday I Had The Blues (à paraître le 11 mai), avec les émérites Jason Moran, Eric Harland et John Patitucci.
Strange Fruit fait partie des trois publications. De ce bouleversant réquisitoire contre le racisme et les lynchages des Afro-Américains, Franck Bergerot dresse une analyse remarquable dans le mensuel Jazz Magazine de février et rappelle, au passage, l’humus politique de la chanson signée par un communiste, Abel Meeropol, et destinée au journal marxiste New Masses.